La faible densité de population dans la région Drâa Tafilalet et la présence d’espaces naturels éloignés des grands centres urbains permet aux amoureux des étoiles d’observer ces astres la nuit, à l’oeil nu ou munis d’une lunette astronomique, ou de partir à la chasse aux débris d’astéroïdes.
Une activité en plein essor qui attire les passionnés, les collectionneurs, les prospecteurs, les enseignants-chercheurs et les étudiants, ou tout simplement les curieux.
Un « bon spot » pour observer les étoiles se situe géographiquement dans une zone peu encline à la couverture nuageuse, puisqu’il s’agit du principal obstacle à l’observation astronomique. La clarté du ciel fait donc partie des principaux critères affectant la capacité à voir le ciel nocturne et la qualité des observations, en plus de la stabilité de l’atmosphère. Un avantage pour plusieurs provinces et localités de Drâa Tafilalet qui se caractérisent par un climat sec, voir désertique.
Un faible éclairage urbain et la hauteur du point d’observation optimisent aussi l’exercice, et le ciel dégagé des nuits froides d’hiver se prête mieux à l’observation en comparaison avec les soirées chaudes et humides d’été. Un croissant de lune ou une lune croissante ou décroissante favorisent les sessions de Stargazing, les soirées de pleine lune étant généralement à éviter.
Le désert de Merzouga est devenu une destination privilégiée pour astronomes amateurs avec la création de camps qui proposent des cours théoriques suivi de séances pratiques, l’utilisation de télescopes, notamment des modèles avec une ouverture allant jusqu’à 200 mm, et une prise en charge complète comprenant la navette en 4×4, le diner et même l’hébergement en bivouac.
En plus de l’observation, plusieurs chercheurs de météorites arpentent la région à la recherche de débris à collectionner ou à vendre aux amateurs de par le monde. Munis de cartes topographiques et de détecteurs de métaux, ils traquent les traces d’impacts et les cratères à la recherche d’objets extraterrestres.
Il faut garder à l’esprit que Drâa Tafilalet est l’une des région du monde qui comptent le plus de ces trésors venus de l’autre côté du système solaire. Parmi les plus célèbres figurent les météorites de Tamdakht, Tarda et Imilchil-Agoudal.
Cette météorite a touché le sol du village éponyme, à quelques kilomètres de Ouarzazate, le 20 décembre 2008, après s’être éparpillée dans le ciel sur un champ de dispersion de 25 km sur 2 km, tout en créant 2 cratères de 1,1 mètre de diamètre et 70 centimetres de profondeur pour le premier, et 20 centimetres de diamètre et 10 centimetres de profondeur pour le second.
De type chondrite, c’est une météorite pierreuse (non métallique) primitive qui provient de la surface d’un petit astéroïde et dont la composition a très peu variée depuis sa formation il y a 4,56 milliards d’années, en même temps que notre Système Solaire.
La chute de cette météorite a été scientifiquement confirmée le 20 août 2020 à proximité de Ksar Tarda, sur la route entre Guelmina et Errachidia, après que de nombreux témoins à Alnif, Zagora, Tazarine et Rich ont observé un bolide (phénomène beaucoup plus lumineux qu’une étoile filante) traversant la voute céleste du sud-ouest en direction du nord-est.
Des milliers de fragments ont jusqu’à présent été collectés sur un champ de dispersion d’environ 3 km de longueur, leur poids allant de quelques milligrammes à 99 grammes pour le plus grand.
Il s’agit probablement de la météorite la plus célèbre du Maroc dont la chute remonterait à 40.000 ans et dont la taille était si imposante qu’elle aurait créé les 2 immenses cratères à l’origine des lacs Isli et Tislit à Imelchil, en plein coeur des montagnes de l’Atlas.
Cette météorite de fer, contrairement aux météorites de roche, a subit moins d’ablation en entrant dans l’atmosphère, ce qui lui a permis de garder sa taille et sa vélocité, puisque son diamètre est estimé à 120 mètres et sa vitesse à 100.000 km/h. L’impact a donc été tellement puissant qu’il a créé 2 cratères de près de 100 mètres de profondeur.
Donc, que vous soyez un simple amateur, un fin connaisseur ou un expert, la région Drâa Tafilalet offre le cadre idyllique pour s’adonner à sa passion de l’astronomie en alliant l’utile, le scientifique et l’agréable.
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